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Le roi David en prière
« Le monde est en feu, ce n’est pas le moment de parler avec Dieu de choses de petite importance ! »
— Sainte Thérèse d’Avila
Depuis les premiers siècles de l’Église jusqu’à nos jours, les psaumes sont le cœur battant de la prière chrétienne. Ils portent les cris de détresse comme les élans de louange, les supplications solitaires comme les chants de fête des assemblées.
Saint Basile de Césarée affirmait que le Livre des Psaumes rassemble tout ce que l’Écriture a de plus précieux : « Il prophétise, il enseigne, il guérit, il console. Il est la voix de l’Église, un cellier grand ouvert où chacun peut puiser selon son besoin. » Le psaume, ajoutait-il, est « l’œuvre des anges, un encens spirituel, un mode de vie céleste ».
Psautier.org propose de renouer avec cette tradition vivante, en rendant la prière des psaumes accessible à tous, à tout moment.
Ici, pas de compte à créer, pas de tracking, ni de cookies, ni de publicité : seulement la Parole, telle qu’elle est (voir nos engagements en matière de vie privée).
Un simple calendrier horaire, en haut de chaque page, nous guide à travers le temps, en écho à la prière régulière des moines, des moniales et des fidèles partout dans le monde.
Le but est de nous unir, même à distance, par la prière des mêmes psaumes, des mêmes cantiques, aux mêmes heures — lorsque cela est possible — pour former un seul cœur tourné vers Dieu.
Au Moyen Âge, tout chrétien, même laïc, possédait un psautier, souvent son seul livre de prière. Certains le récitaient même entièrement chaque jour.
Cette pratique populaire s’enracine dans une tradition orale bien plus ancienne : dans le judaïsme antique déjà, les psaumes étaient récités pour ne pas oublier, pour transmettre et pour témoigner aux générations, bien avant que l’écriture ne voie le jour. Ils venaient nourrir la mémoire de la famille, du clan et du peuple de Dieu tout entier. Ils étaient priés quotidiennement.
Avant d’être des écrits les psaumes étaient des cris vers Dieu : « Quand je crie, réponds-moi » (Ps 4), « Écoute, ô mon Dieu, le cri de ma plainte » (Ps 63), « J’aime le Seigneur : il entend le cri de ma prière ; il incline vers moi son oreille » (Ps 114).
Jésus lui-même les priait, comme tout Juif pratiquant de son temps. Ainsi, chaque fois que nous prions les psaumes, nous nous unissons à cette chaîne ininterrompue de prière qui traverse les siècles, les langues et les alliances.
« Ma prière est juive en raison des racines religieuses juives du christianisme. Je prie tous les jours avec les Psaumes de David. »
— Le Pape François
Aujourd’hui encore, cette prière populaire demeure un lien invisible entre les croyants, un souffle qui traverse les siècles et les cultures. Elle n’est pas seulement pour nous-mêmes. Elle est pour ceux qui souffrent, pour les plus pauvres, pour la paix, pour l’Église toute entière.
Les psaumes sont aussi des poèmes. Leur langage symbolique et rythmé permet de dire la détresse comme la joie, la supplication comme la louange. C’est cette forme poétique qui leur a donné la force de traverser les siècles et de rester toujours actuels.
Rejoignez cette démarche simple et profonde. Laissez les psaumes devenir en vous refuge, louange, combat, repos. Qu’ils nourrissent notre foi, notre espérance et notre charité, facilitant notre marche à la suite du Christ.
Unissons-nous dans la prière des psaumes.
« Je ne vois pas ce que les chrétiens peuvent faire de plus utile, de plus saint, que de chanter les psaumes. »
— Saint Augustin
Un accès à la prière des Heures
POUR TOUS
Le deuxième Concile du Vatican a recommandé la Liturgie des Heures comme prière de tout le peuple de Dieu (Sacrosanctum Concilium, n° 100). Depuis, elle s’est progressivement répandue parmi les fidèles, bien au-delà des ministres ordonnés et des communautés de vie consacrée.
Même pour des ministres formés ou des communautés expérimentées, la pratique de la Liturgie des Heures reste exigeante particulièrement sur un plan technique et pour un fidèle seul, même de bonne volonté, elle peut sembler inaccessible voire décourageante.
D’ailleurs le Centre National de Pastorale Liturgique a été conduit d’éditer un ouvrage intitulé : « Prière du temps présent : comment s’y retrouver ? » C’est dire comme la liturgie des Heures, qui se veut être le festin de la Parole de Dieu, est devenue une cuisine riche et compliquée… au point que même les meilleurs cuisiniers peuvent s’y perdre 😆. Ne vaut-il pas mieux un bon petit repas nourrissant qu’un grand festin indigeste ?
« Je vous assure devant Dieu et son Christ qu’un seul psaume suffit à nous sauver, si nous le comprenons et l’observons. »
— Saint Abba Pachôme (jeune soldat marqué par la charité des chrétiens qui venaient nourrir les prisonniers au IIIe siècle, fondateur de la première communauté monastique organisée)
Lorsque Jésus nous apprend à prier, il nous invite à la simplicité, à l’humilité et à la confiance : voir par exemple Luc 18, 9-14 (l’humilité dans la prière), Matthieu 6, 5-15 et Luc 11, 1-4 (le Notre Père), Matthieu 7, 7-11 et Luc 11, 9-13 (persévérance dans la demande), Luc 18, 1-8 (persévérance dans la foi), ainsi que ses propres exemples de prière personnelle (Marc 1, 35 ; Luc 5, 16 ; Luc 6, 12 ; Matthieu 26, 36-46 ; Luc 22, 39-46).
Jésus enseignant une prière simple, humble et confiante
C’est pour lever les obstacles qu’a vu le jour Psautier.org : une initiative personnelle et laïque, née de l’amour de la simplicité et de la prière en union.
Ici, pas de complexité excessive : le psautier est présenté selon un calendrier horaire inspiré de celui que l’on trouve à la fin des psautiers populaires, lui-même calé sur la prière des frères et sœurs en communauté. Plus sommairement encore, il est également présenté selon un index thématique ou une table des matières.
On y trouve simplement : les psaumes, leurs oraisons, et les cantiques. Rien de plus, rien de moins. L’objectif est clair : rendre la prière accessible à tous, sans la noyer dans une accumulation de règles et de connaissances qui, dans un monde déjà bien compliqué, la rendent presque illisible pour de simples fidèles.
Il suffit de savoir lire à haute voix et de dire le psaume avec le cœur. Les plus motivés pourront s’essayer à la psalmodie sur un ton unique (recto tono), à la cantillation, ou à la psalmodie par verset ou par strophe, mais rien n’est obligatoire. Une prière plus intériorisée, une méditation silencieuse, sont tout aussi bienvenues. Avec ou sans calendrier.
Sainte Thérèse d’Avila nous le rappelle bien :
« L’oraison mentale n’est rien d’autre, à mon avis, qu’un commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec Celui dont on se sait aimé. » (Vie, ch. 8)
La prière n’est pas un exercice technique ou une accumulation de formules : c’est avant tout un dialogue direct avec Celui qui nous aime. Et comme elle le rappelle aussi dans Le chemin de la perfection, mieux vaut commencer à prier avec ce que l’on a : il vaut mieux prier imparfaitement que ne pas prier du tout.
« Prenons donc en main ce livre saint, laissons Dieu nous apprendre à nous adresser à Lui, faisons du Psautier un guide qui nous aide et nous accompagne quotidiennement sur le chemin de la prière. »
— Le Pape Benoît XVI
Unissons-nous dans la prière des psaumes.
Les psaumes aux paroles dures
Certains psaumes contiennent des paroles dures : appels à la vengeance, malédictions contre les ennemis. Ces passages peuvent surprendre, voire sembler contraires à l’Évangile. Pourtant, ils ont leur place dans la prière chrétienne.
Ces versets expriment souvent la colère et la douleur du psalmiste devant le mal et l’injustice. Ils traduisent un combat spirituel : demander à Dieu de vaincre le mal, en nous et dans le monde. Jésus Lui-même a lutté contre le mal, jusqu’à donner sa vie. Comme le rappelle saint Paul :
« Nous n’avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les puissances du mal »
(Lettre aux Éphésiens 6, 12).
Aujourd’hui, les « ennemis » historiques mentionnés dans les psaumes n’existent plus. Mais ces textes peuvent être compris comme une prière pour que Dieu extirpe le mal :
On ne demande pas la condamnation d’une personne, mais la disparition du mal qui l’emprisonne.
Toute une partie de l’humanité — et de nous-mêmes — reste encore à convertir au Dieu de Jésus-Christ. Il y a en chacun de nous un homme de l’Ancien Testament qui vit et parle encore. Celui qui n’arrive pas à dire « Pardonne-nous comme nous pardonnons aussi » trouve dans les psaumes les mots pour confier à Dieu le jugement des méchants.
« Dans les psaumes, l’être humain se retrouve lui-même entièrement. […] Bien qu’ils aient été écrits il y a tant de siècles pour des croyants juifs, ils peuvent être assumés dans la prière des disciples du Christ. »
— Le Pape Saint Jean-Paul II
Un peu comme certains films portent la mention « Déconseillé à certains publics », certains versets et psaumes sont omis dans la prière publique et dans le psautier liturgique. Sur Psautier.org, ces passages sont simplement grisés et placés entre crochets [ ]. Une liste exhaustive figure sur cette page, dans la section consacrée aux psaumes dits « imprécatoires ».
Parfois, il est légitime de choisir un psaume qui correspond à notre état d’âme du moment : une grande souffrance, la conscience aiguë de nos fautes ou la joie de l’amour de Dieu peuvent nous pousser à ce choix (voir l’index thématique). Mais, dans la prière quotidienne, c’est tout le psautier qui nous porte, précisément parce qu’il nous fait sortir de nous-mêmes. Même le cri de détresse du psaume 87 ou la demande de pardon du psaume 50 participent à la louange, entraînés dans un mouvement plus vaste qui les dépasse. Faut-il attendre d’avoir soif pour demander de l’eau pour ceux qui en manquent ?
Comme le rappelle le philosophe juif Emmanuel Levinas (1906-1995), dans son Éloge de la Bible (tiré de L’Au-delà du verset, recueil publié en 1982) :
« Quêter une présence absolue au milieu d’un silence, désespérer au sein de l’espérance, mais étancher sa soif par la démesure même de sa brûlure et proclamer que sous le pastorat de l’Invisible, je ne manquerai de rien – l’aventure, le paradoxe et le lyrisme religieux trouvent dans les psaumes leur expression et leur modèle. »
Ces mots, bien qu’écrits hors du cadre chrétien, expriment avec force l’expérience spirituelle que tout croyant peut faire à travers les psaumes.
Ici, une allusion évidente est faite au psaume 21 « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », au psaume 62 « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube, mon âme a soif de toi » et au psaume 22 « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. »
Les psaumes nous relient à nos pères dans la foi et à nos frères dans l’épreuve. Ils sont nés dans un temps précis, mais ils transcendent le temps. Dieu ne nous a pas seulement donnés les psaumes : il nous les a confiés pour que nous les utilisions librement dans la prière personnelle. Dans la liberté de l’Esprit, nous pouvons nous en saisir comme d’une prière toujours vivante, offerte pour tous et portée par chacun.
Unissons-nous dans la prière des psaumes.
Pax.
Alexandre