Psaume 6
Seigneur, guéris-moi
| 1 | Du maître de chœur. Avec instruments à corde. À l’octave. | |
| Psaume. De David. | ||
| 2 | Seigneur, corrige-moi sans colère, | |
| et reprends-moi sans fureur. | ||
| 3 | Pitié, Seigneur, je dépéris ! | |
| Seigneur, guéris-moi ! | ||
| Car je tremble de tous mes os, | ||
| 4 | de toute mon âme, je tremble. | |
| Et toi, Seigneur, que fais-tu ? † | ||
| 5 | Reviens, Seigneur, délivre-moi, | |
| sauve-moi en raison de ton amour ! | ||
| 6 | Personne, dans la mort, n’invoque ton nom ; | |
| au séjour des morts, qui te rend grâce ? | ||
| 7 | Je m’épuise à force de gémir ; † | |
| chaque nuit, je pleure sur mon lit : | ||
| ma couche est trempée de mes larmes. | ||
| 8 | Mes yeux sont rongés de chagrin ; | |
| j’ai vieilli parmi tant d’adversaires ! | ||
| 9 | Loin de moi, vous tous, malfaisants, | |
| car le Seigneur entend mes sanglots ! | ||
| 10 | Le Seigneur accueille ma demande, | |
| le Seigneur entend ma prière. | ||
| 11 | Qu’ils aient honte et qu’ils tremblent, tous mes ennemis, | |
| qu’ils reculent, soudain, couverts de honte ! |
Doxologie
| Gloire au Père… Voir le détail |
Après un distique
| Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, * | ||
| pour les siècles des siècles. Amen. |
Après un tristique
| Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, † | ||
| au Dieu qui est, qui était et qui vient, * | ||
| pour les siècles des siècles. Amen. |
Après une strophe de quatre ou six lignes
| Rendons gloire au Père tout-puissant, | ||
| à son Fils, Jésus Christ, le Seigneur, | ||
| à l’Esprit qui habite en nos cœurs, | ||
| pour les siècles des siècles. Amen. |
Oraison
Que fais-tu, notre Dieu ? Pourquoi nous laisser dépérir ? Toi qui parles de pitié et d’amour, souviens-toi des larmes de ton Fils. Vois la grande nuit de ton Église ; reviens, éloigne ses adversaires, et nous pourrons, sans plus trembler, te rendre grâce.

Parole du Seigneur
La colère de Dieu n’est pas la colère des hommes
Saint Jean Chrysostome, commentaire sur le Ps 6
Quand vous entendez parler de la colère ou de la fureur de Dieu, n’imaginez rien de pareil à ce que ces mots expriment appliqués à des hommes ; la colère de Dieu, c’est l’aversion, calme et sans trouble, que sa sainteté ressent pour le mal, aversion toujours accompagnée de miséricorde pour le pécheur repentant.
Appel à la conversion
Livre d’Ezekiel 18, 21-28
Parole du Seigneur : Si le méchant se détourne de tous les péchés qu’il a commis, s’il observe tous mes décrets, s’il pratique le droit et la justice, c’est certain, il vivra, il ne mourra pas. On ne se souviendra d’aucun des crimes qu’il a commis, il vivra à cause de la justice qu’il a pratiquée. Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Dieu –, et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? Mais le juste, s’il se détourne de sa justice et fait le mal en imitant toutes les abominations du méchant, il le ferait et il vivrait ? Toute la justice qu’il avait pratiquée, on ne s’en souviendra plus : à cause de son infidélité et de son péché, il mourra ! Et pourtant vous dites : “La conduite du Seigneur n’est pas la bonne”. Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas.
Endurance dans l’épreuve
Lettre aux Hébreux 12, 2-13
Frères, ayez les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi. Renonçant à la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix en méprisant la honte de ce supplice, et il siège à la droite du trône de Dieu. Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché, et vous avez oublié cette parole de réconfort, qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te décourage pas quand il te fait des reproches. Quand le Seigneur aime quelqu’un, il lui donne de bonnes leçons ; il corrige tous ceux qu’il accueille comme ses fils. Ce que vous endurez est une leçon. Dieu se comporte envers vous comme envers des fils ; et quel est le fils auquel son père ne donne pas des leçons ? Si vous êtes privés des leçons que tous les autres reçoivent, c’est que vous êtes [illégitimes] et non des fils. D’ailleurs, nos parents selon la chair nous faisaient la leçon, et nous les respections. Ne devons-nous pas d’autant plus nous soumettre au Père de nos esprits pour avoir la vie ? Les leçons que nos parents nous donnaient en croyant bien faire n’avaient qu’un effet passager. Mais celles de Dieu sont vraiment pour notre bien : il veut nous faire partager sa sainteté. Quand on vient de recevoir une leçon, on n’éprouve pas de la joie mais plutôt de la tristesse. Mais plus tard, quand on s’est repris grâce à la leçon, celle-ci produit un fruit de paix et de justice. C’est pourquoi, redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent, et rendez droits pour vos pieds les sentiers tortueux. Ainsi, celui qui boite ne se fera pas d’entorse ; bien plus, il sera guéri.
Parabole du père et de ses deux fils
Évangile selon Saint Luc 15, 1-3.11-32
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer. Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »
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Commentaire
Plainte d’un homme accablé de souffrance, proche de la mort (versets 6 à 8). À la détresse intérieure et à la maladie s’ajoute l’hostilité des ennemis (versets 9 et 11). Pourtant, la prière devient confiance : « Le Seigneur entend la voix de ma supplication » (versets 10 et 11). Classé parmi les psaumes pénitentiels, il exprime la conscience du péché et la demande de miséricorde. La tradition chrétienne y reconnaît une anticipation de la prière de Jésus à Gethsémani, affrontant l’angoisse mais s’abandonnant au Père (Matthieu 26, 36-46 ; Luc 22, 39-46 ; Lettre aux Hébreux 5, 7).